hey, girl, don't shoot me.

amé & louise.

Louise inspire en regardant autour d'elle d'un air inquiet. Il ne semble pas y avoir de rôdeurs dans le coin et pourtant, elle ne peut s'empêcher d'être sur ses gardes. Elle sait très bien que si elle se détend légèrement, elle pourrait se faire bouffer, déchiqueter, tuer à n'importe quel moment. Elle doit faire attention à où elle met les pieds. Parfois, des pièges pour animaux traînent dans les rues. Et ne parlons pas non plus des zombies sous les voitures qui vous choppent par les pieds pour vous mordre le tendon d'Achille. Grimaçant en y pensant, la jeune fille s'éloigne le plus possible des voitures en regardant en dessous pour éviter d'être surprise. Elle se retourne toutes les cinq secondes pour vérifier qu'elle n'est pas suivie. Sa démarche est lente. Elle se laisse le temps d'assimiler chaque détail, chaque zone dangereuse, chaque endroit où se cacher en cas de problème. Il faut qu'elle trouve à manger et accessoirement, un endroit où dormir, parce qu'elle ne pourra pas retourner dans la forêt. Le soleil va bientôt se coucher et il est hors de question qu'elle retourne à sa cachette s'il fait nuit. C'est bien trop dangereux. Elle n'a pas vraiment envie de finir en pâtée pour morts vivants. Elle souffle fort et finit par entrer dans un magasin. Elle se penche, attrape un cailloux et le balance tout au fond de la pièce. Elle tend l'oreille et fronce les sourcils en entendant du bruit. Un claquement de dents. Louise serre alors un peu plus son couteau de cuisine entre ses doigts. Elle appâte le zombie, ce dernier se rapprochant d'elle. Elle n'attend pas plus de temps avant de lui planter son couteau en plein dans le crâne après avoir pris de l'allure en reculant. Elle est bien trop mince et petite face à un corps d'homme. D'autant plus que les zombies ont une force plus développés. Peut-être est-ce la fin qui les rend ainsi ? Elle n'en sait rien et elle n'a pas franchement envie de faire parti des leurs pour le savoir.

Secouant doucement la tête, Louise ouvre son sac pour y fourrer quelques barres de chocolat. Il n'en reste que cinq dans le magasin. Cela fera l'affaire. Si un jour elle ne peut pas se trouver de repas. Elle remet son sac dans son dos, puis s'aventure un peu plus loin dans le magasin, fouillant un peu pour dénicher deux boîtes de conserves non ouvertes. Soupirant de soulagement, Louise sort en vitesse après avoir mis les boîtes dans son sac, puis elle se dirige vers un motel miteux. Miteux. Aha. C'est le cas de la dire, mais cela fera l'affaire. Comme avant d'entrer dans le magasin, la jeune fille balance un objet au fond de la pièce. Il fait encore assez jour. Elle sait qu'il n'y a pas de rôdeurs, mais elle désire se rassurer avant d'entrer dans un endroit clos. Elle grimpe alors les escaliers à vive allure tout en vérifiant toujours que personne ne la suit. Elle frappe plusieurs fois à une porte et tend l'oreille avant de l'ouvrir d'un coup brusque, regardant à droite puis à gauche. Rien. Personne. Pas de morts vivants. Soupirant de soulagement, Louise s'enferme dans la chambre, vérifie sous le lit et dans la salle de bain avant de bloquer la porte. Elle s'est rendue au dernier étage pour être sûre de pouvoir grimper sur le toit si un problème survient. Elle se laisse tomber sur le lit et dévore la première boîte de converse, son ventre la remerciant du repas, bien que cela ne soit pas vraiment bon. Au diable son envie de chocolat. Les barres se transportent facilement, elle ne doit pas les manger avant d'être vraiment au bout du rouleau. Et peu après cela, la jeune O'Driskoll s'endort sur le lit poussiéreux, tout en aillant garder son couteau à proximité.

Louise se réveille brusquement en entendant un coup de feu. Merde ! Merde ! Merde ! Elle regarde autour d'elle et soupire de soulagement en remarquant que sa porte n'a pas été enfoncée. Elle souffle fort et récupère son sac avant de sortir en silence. Le tir provenait d'en bas. Elle doit voir ce qu'il se passe et s'enfuir s'il le faut. Elle laisse la porte de la chambre grande ouverte, au cas où elle doive remonter en vitesse pour s'enfuir par la fenêtre brisée. Louise s'approche doucement du bruit qu'elle perçoit avant de remarquer qu'une jeune femme pointe un revolver vers elle. Elle écarquille les yeux et lève les mains en l'air. Oups. Pourquoi est-elle descendue ?! Elle aurait dû filer par le toit comme elle l'a toujours fait. « H-hey … Tire pas, okay ? J'compte pas te bouffer ... » Tente-t-elle, assez paniquée. Okay. Elle doit garder son calme. Il ne faut pas qu'elle se laisse emporter par tout cela. Louise fait un pas en sa direction et remarque le rôdeur. « Il devait être en train de tenter de sortir … J'ai fait du grabuge hier, pour être sûr qu'il n'y avait aucun des siens ici. » Annonce Louise, s'approchant toujours un peu plus. Elle fixe la jeune femme, ne la quittant pas des yeux, puis s'arrête à quelques mètres d'elle. « Tu comptes baisser ton arme ou me tirer dans la tête ? J'm'appelle Louise. » Qu'elle sort, pour se montrer polie. Peu après l'épidémie, on lui a dit de toujours paraître sympathique et non violente. C'est ce qu'elle est, dans le fond, mais elle est prête à tout pour survivre.

hey, girl, don't shoot me.

amé & louise.

Louise tente de garder son calme, les bras levés, comme pour montrer à la jeune femme dont elle ne connaît rien qu'elle n'est pas un danger pour elle. De toute façon, elle doit bien savoir que les rôdeurs ne peuvent pas parler. Soufflant doucement elle la regarde baisser son arme et lâche un long soupire de soulagement. Okay. Elle a sûrement été très stupide de descendre après avoir entendu un coup de feu. Sûrement n'était-elle pas assez bien réveillée pour prendre la bonne décision ? L'important, c'est que l'inconnue ne lui a pas tiré dessus. Louise sourit faiblement en entendant la jeune femme lui dire qu'elle ne pense pas avoir bon goût. Ca, les rôdeurs s'en fichent complètement. Bon goût ou non, ils ne veulent qu'une seule chose ; jouer les cannibales et bouffer le plus d'humains encore vivants possibles. Bandes d'enflures. Le seul truc cool qu'elle trouve là-dedans, c'est qu'elle n'a plus à aller en cours. C'est sûrement le seul avantage. Car le reste n'est que danger et cruauté. Louise opine en entendant la jeune femme se présenter. Améthyste. C'est joli comme prénom. La jolie blonde secoue doucement la tête et regarde le corps inerte au sol. Ah. Est-ce qu'il était là quand elle est entrée ? Apparemment oui. Mais alors, pourquoi ne s'est-il pas manifesté quand elle a fait du bruit pour vérifier qu'aucun danger ne se trouvait dans ce fichu hôtel miteux à l'odeur de mort ?

Louise soupire doucement et s'étire. « Bizarre … J'ai fait pas mal de bruit en arrivant pour vérifier qu'aucun de ces trucs ne se trouvaient ici … Il devait être occupé. » Elle sourit faiblement, tentant de se montrer sympathique. Elle n'a pas vraiment envie de se faire une ennemie. Oh ça, non. Ce n'est pas le moment. Elle doit encore trouver son père. Et … Sa mère. Soufflant doucement, Louise suit doucement la jeune femme, restant légèrement sur ses gardes. Est-ce qu'elle est toute seule ? Est-ce qu'elle a toute sa tête ? Elle n'en sait rien et c'est sûrement ça, qui l'effraie le plus. Elle ne sait pas vraiment à quoi s'en tenir avec cette jolie rouquine. Elle la regarde sortir une tablette de chocolat et souffle, se posant sur le lit après avoir vérifié sous celui-ci. Simple habitude. Elle la regarde lui tendre la tablette, haussant un sourcil, assez interloquée. Pourquoi lui propose-t-elle sa nourriture par les temps qui courent ? Louise se mordille la lèvre inférieure, puis prend le bout qu'elle lui tend, la remerciant d'un faible signe de tête. Elle hausse un sourcil en entendant sa question, puis opine. Seule. Oui. Depuis un long moment à présent. Elle est seule depuis si longtemps que cette simple pensée lui donne presque envie de vomir. C'est de sa faute si sa sœur est morte. Oui. Tout comme la mort du père de son amie. Elle souffle doucement et mange timidement le carré de chocolat. « Oui, depuis un p'tit moment, déjà. Je … Je cherche quelqu'un, en fait, même si … C'est peut-être une quête stupide et inutile. » Dit-elle en haussant des épaules. Son père. Une quête inutile et stupide ? Stupide, peut-être, mais pas inutile. Cependant, elle ne désire point se montrer faible face à une inconnue. « Et toi, t'es toute seule ? » Qu'elle demande, curieuse. Est-ce qu'elle est avec d'autres personnes ? Si c'est le cas, elle devra partir très vite. Elle peut faire confiance à une personne. Mais pas à plusieurs. C'est beaucoup trop dur.

hey, girl, don't shoot me.

amé & louise.

Louise tente de rester amicale même si elle n'a plus vraiment l'habitude d'être en compagnie d'autres personnes vivantes. Faut dire … Les vivants sont si rares de nos jours qu'il est difficile d'en croiser à chaque coin de rue. Haussant des épaules à la question de la rouquine, la jeune O'Driscoll lui répond sincèrement, se disant qu'il vaut mieux lui dire la vérité plus que de lui mentir. Et puis, de toute manière, qu'a-t-elle à y gagner ? Rien du tout, puisqu'elle n'a rien à se reprocher. Elle est toute seule et c'est la stricte vérité. Si c'était une feinte, elle le saurait, voyons. Savourant le carré de chocolat que lui a donné la jeune fille, Louise la regarde ensuite et lui retourne sa question. Cependant, la réponse ne vient pas tout de suite, bien au contraire. L'inconnue lui dit soudainement qu'elle ne doit pas lâcher sa quête. Vraiment ? La jolie blonde opine, déstabilisée. Pourquoi lui dit-elle cela ? C'est assez gênant, mais également … réconfortant. Peut-être qu'elle a raison de continuer. Peut-être qu'elle va finir par retrouver son père ou sa mère ? Qui sait. Seul l'avenir le lui dira. Louise lui lance un sourire timide, enchantée d'être tombée sur une personne aussi sympathique, bien qu'elle soit toujours sur ses gardes.

Elle comprend ce qu'elle veut dire et elle espère, dans le fond, que la jeune femme retrouvera son frère jumeau. Elle a raison. Il ne faut pas lâcher. Nous avons tous besoin de nous retenir à quelque chose pour ne pas sombrer dans la folie ou dans l'envie de mourir. Enfin … Même si les choses sont complètement folles, Louise ne veut pas perdre la vie tout de suite. Oh ça, non. Elle est prête à endurer tous les malheurs du monde. Tant qu'elle vit. Bien que la mort de sa sœur l'aie énormément touchée au point de vouloir mettre fin à sa vie, le père de son amie d'école lui a très vite remis les idées en place. Elle doit vivre. Pour la mémoire de sa sœur, mais également parce qu'elle est l'une des rares à être en vie aujourd'hui. « Je … Oui. Tu as raison. Merci beaucoup. » Dit-elle, la voix un peu timide. C'est assez rare de parler à autrui en ces temps durs, mais Louise ne dit pas non à quelques rencontres si elles se passent toutes aussi bien. Elle inspire et opine en l'entendant. Elle sourit un peu en l'entendant blaguer. La jeune femme a raison, dans le fond. Seul, il est dur de surveiller à la fois devant et derrière soit, mais Louise a réussi jusqu'à maintenant, alors elle peut très bien continuer. Avancer seule est parfois mieux que d'être avec d'autres personnes, car la jolie blonde sait que lorsqu'on s'attache à quelqu'un, on finit toujours pas se retrouver plus bas que terre. Elle a vu de nombreuses personnes mourir et c'est à chaque fois un poids en plus à porter. « J'espère que tu vas retrouver ton frère, tu sais. Perdre quelqu'un … C'est la dernière chose que je souhaite à quelqu'un ... » Annonce-t-elle, la voix basse. Elle a pris l'habitude de parler tout bas. Louise se mordille la lèvre inférieure, puis se redresse. « La prochaine fois, pense à faire un peu de grabuge avant d'entrer dans un endroit comme ça, ça t'évitera des surprises comme ce truc. » Dit-elle en pointant le rôdeur à terre. Elle lui sourit. « Tu viens d'où ? » Question de curiosité, Louise a envie d'en apprendre plus. Parce qu'elle sait qu'elle devra bientôt repartir à la recherche de son père. Alors, autant en profiter un maximum avant de se retrouver de nouveau seule.